Roland, de Danino Garnault

1914. La Grande Guerre. Mais y-a-t-il seulement de grande guerre ? Il y a juste des conflits dégueulasses prenant en otage les enfants des nations belligérantes.

Quand l’intime devient universel

Roland c’est la rencontre, certes éphémère, mais tellement belle entre un grand-père et son petit-fils. C’est le récit d’une complicité humaine, d’un amour filial.

Avant d’entamer cette chronique, quelques petites précisions. Danino est certes un très bon copain et un frère de ma team manouche mais pour lui, comme pour chaque livre que je lis, ce qui va suivre est totalement objectif.

Il est très difficile de livrer un avis sur l’écrit d’une personne qui nous est proche. On ne veut pas blesser, on pèse les mots et croyez moi, j’ai rédigé cette chronique, dans ma tête, au moins une dizaine de fois dans la journée. Allez, c’est parti…

Je n’ai pas eu de coup de cœur pour Roland, certaines maladresses dans des tournures de phrases ont empêché mon immersion totale, mais j’ai eu un coup au cœur. Un coup au cœur parce que Danino a su toucher mon intimité (et n’y voyez là aucun sous-entendu), en m’offrant la sienne (là non plus, rien de sexuel). En nous faisant cadeau d’ une partie de son histoire, de ses madeleines de Proust, il nous renvoie à nos propres souvenirs. Il y a peu, pour un autre roman, je parlais de nos racines, de nos origines, de leur importance dans notre construction d’adulte, Roland est la démonstration du rôle fondateur de notre enfance.

En une centaine de pages, l’auteur nous offre une déclaration d’amour à ses grands-parents. Un amour inconditionnel, pur, sans aucune aspérité. Des sentiments donc, mais aussi des réflexions plus personnelles comme lorsqu’il évoque les guerres. Et l’intime devient universel. Impossible de ne pas repenser à mes grands-parents, mes souvenirs d’enfance. De ne pas revoir leurs sourires, de ne pas entendre leurs conseils, de ne pas penser aux moments privilégiés que j’ai pu passer avec eux. Impossible aussi, de ne pas penser aux valeurs dont ils m’ont fait don et qui me sont chères.

Côté plume, la tendresse affleure, parfois chassée par la personnalité de notre auteur. Il y a de la poésie mais il y a surtout du Danino et pour cela, je ne peux que le féliciter, car même en changeant de style, il n’a pas perdu son âme.

Il y a les auteurs, les poètes, les conteurs… Il y a des personnes douées pour raconter des histoires, d’autres pour faire naître des ressentis et avec cette novella, Danino se révèle être un maïeuticien des émotions. On ne peut rester de marbre face à une tel récit. Alors oui, pas de larmes chez moi, ces petits détails qui m’ont chiffonnés, pour autant un merveilleux voyage, la fierté d’un petit fils pour son grand-père et un cadeau inestimable : l’ Amour.

Roland n’est pas seulement l’histoire de Danino et de son grand-père, ce n’est pas seulement un hommage ou un « testament du passé », Roland c’est le cœur, c’est l’âme, c’est un rappel de l’essentiel . Nous ne cessons d’exister qu’à partir du moment où il n’y a plus personne pour penser à nous. Pas de doute, Roland et Simone sont immortels…

Roland, de Danino Garnault, publié le 28 janvier 2021 (auto-édition).


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