A pas de loup, de Isabelle Villain

Un simple panneau de bois gravé annonce la présence du lieu-dit, situé au bout d’un chemin, niché au milieu d’un cirque de montagnes, entre alpages et forêts de pins.

Bienvenue au hameau de La Barberie

Un véritable havre de paix. Un petit coin de paradis. Quelques vieilles maisons en pierres sèches. Une grange. Une fontaine. Un lavoir et un séchoir à foin. Le vert tendre des prairies alterne avec celui plus sombre des pins et des argousiers. Au printemps, les genêts apportent une touche de couleur jaune soleil. Un parfum de miel. Envoûtant.

Loup, y es-tu ?

Lorsque Rosalie, Philippe et leur petit Martin, âgé de six mois, décident de s’installer à La Barberie, un éco-hameau niché en plein cœur des Alpes-de-Haute-Provence, c’est bien pour fuir un quotidien devenu trop pesant. Pour tenter une expérience audacieuse. Vivre autrement. En communion avec la terre et en harmonie avec les saisons.
Mais l’équilibre de cette nouvelle vie va un jour se fissurer. Un grain de sable va s’infiltrer, déstabiliser et enrayer cette belle mécanique.

Se promener dans les bois tant que le loup n’y est pas est un véritable bonheur, mais lorsque le prédateur montre le bout de son museau, la balade peut virer au cauchemar. Pourtant ce n’est pas le loup qu’il faut craindre mais bien l’Homme, et Isabelle Villain nous en fait la démonstration dans son dernier roman, A pas de loup.

D’abord, il faut que je vous avoue que c’est avec ce roman que je découvre la plume d’Isabelle Villain. Je n’ai donc aucun point de comparaison et c’est vierge d’a priori que j’ai entamé cette lecture.

J’ai eu un peu de mal à entrer dans les dix premières pages craignant de voir arriver un thriller écolo dont la littérature noire regorge ces derniers temps. Il faut bien avouer qu’il y a des années « à thèmes », oui oui, comme les soirées, et que l’écologie est au cœur de nombreux ouvrages récents. Mais si A pas de loup sensibilise par certains passages, point de volonté de sermonner. Isabelle Villain présente une façon de vivre très hype sans pour autant jouer les moralisatrices. Ecologie donc, autosuffisance, médecine par les plantes et changements de mode de consommation ne servent que de toile de fond à un sujet autre. Un sujet fascinant : l’emprise mentale et les dérives sectaires. Malheureusement là, sur l’ensemble du roman, il m’a manqué de la profondeur et notamment au travers des personnages. J’aurais aimé en savoir plus sur les mécanismes, sur la manière dont un esprit prend le dessus sur un autre. Quelques chapitres de plus n’auraient pas été de trop pour développer cet aspect.

Quoiqu’il en soit, une fois ce petit bémol mis de côté, A pas de loup est un thriller plutôt bien mené. Les chapitres courts apportent du rythme, la tension narrative est croissante et c’est avec une « faim de loup » que j’ai tourné les pages, décalant même ma séance de ménage. La plume de l’auteur est agréable, fluide et très féminine. Il y a de la tendresse et de l’amour dans le style et même sans avoir le nom de l’auteur, il est aisé de deviner que c’est un roman écrit par une femme. N’y voyez là aucune critique négative, bien au contraire.

C’est donc un premier essai thriller transformé pour Isabelle Villain. Un roman court mais addictif à lire en quelques heures pour aller s’évader du côté des Alpes de Haute-Provence.

A pas de loup, de Isabelle Villain, publié le 14 janvier 2021 chez Taurnada.


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