
Nous sommes dehors, monstres, face à l’immensité noire du monde.
Chronique paradoxale
Ils vivent dans un « terrier ». Les enfants, la mère. Protégés de la lumière du jour qu’ils redoutent. Sales et affamés, ils survivent grâce à l’amour qui les réchauffe et surtout grâce à Aleph, l’immense, le père, qui les ravitaille, les éduque et les prépare patiemment au jour où ils pourront sortir. Parce que dehors, il y a des humains. Parce qu’eux sont des monstres, et que tant qu’ils ne seront pas assez forts pour les affronter, ils n’ont aucune chance.
Alors me voilà bien embêtée avec ce roman et ma chronique sera paradoxale.
Dans la construction, je n’ai pas été emballée. En effet, Maud Mayeras a inclus dans sa narration des passages de livres écrits par l’un de ses personnages. Des histoires, des légendes, qui, pour ma part, coupaient trop de l’intrigue, cassant un rythme qui me convenait parfaitement. J’avoue même les avoir lu en diagonale. Je n’y ai pas vu de valeur ajoutée, au contraire, c’est vraiment l’élément qui nuance un retour qui a failli être en tout point élogieux.
Mais n’en concluez pas que je n’ai pas aimé ce roman, bien au contraire. Le sujet de fond est somme toute classique, toutefois je ne vous le révèlerai pas puisque c’est sa découverte et la manière dont l’a traité l’auteur qui rend ce livre si surprenant. Maud Mayeras, avec une plume poétique, toute en arabesques noires, apporte de la tendresse dans l’horreur. Le travail qu’elle a fait sur la psychologie des personnages flirte avec l’orfèvrerie. Le diable se cachant dans les détails, Maud a su éviter certains écueils brossant avec finesse le bestiaire humain que compose sa galerie de personnages.
Elle sait nous attraper aux tripes sans pour autant nous servir des images sanguinolentes ou choquantes. Le pouvoir de la suggestion est bien plus fort et ce sont les images que nous nous faisons qui rendent certaines scènes vivantes au point de sentir les odeurs, la peur, allant jusqu’à me donner la nausée.
Parmi les thèmes traités : la différence, nos modes de consommation, notre rapport à la terre et notre incapacité à en prendre soin. Ce livre questionne sur l’ amour maternel, la construction d’un individu, notre formatage qui, s’il n’est pas technologique, est tout aussi difficilement « rebootable ». Quand vous avez cru toute votre vie que vous étiez un monstre, comment accepter du jour au lendemain que ce n’est pas vous qui l’êtes, mais les autres ?
Après des années de silence, Maud Mayeras revient sur le devant de la scène noire avec ce roman, touchant les cœurs, interrogeant l’âme, jonglant avec nos émotions, et ce pour notre plus grand plaisir.
Les Monstres, de Maud Mayeras, publié le 02 octobre 2020 aux éditions Anne Carrière
J’attendais énormément de cette lecture, probablement vu tous les avis enthousiastes qui fleurissaient partout. Au final, je pense que j’en attendais trop…
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Ah ben nous sommes sur la même longueur d’onde alors…
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Oh ben non alors !
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Ben si 🙁 Bon après c’est vraiment de l’exigence, mais les passages relatant les « histoires » m’ont vraiment sortie du roman…
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Rhooo moi j’ai trouvé que ces coupures étaient de vraiea respirations.
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Comme quoi 😉😘
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Et puis les histoire de cet ogre sont de vrais contes…..enfin c’est comme cela que je l’ai véçu
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Je ne l’ai pas perçu comme ça mais tu dois être dans le vrai 🙂 Mais ce bémol de ma part n’enlève rien à la superbe plume de Maud 😉
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Oui on estbien d’accord là ! 😉
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Ouf 😅
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hahaha 😅
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😬😬😘
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