Et puis mourir, de Jean-Luc Bizien

Les élites étaient constituées d’individus animés par une volonté de fer, qui ne lâchaient jamais leurs proies avant d’avoir obtenu ce qu’ils convoitaient. Les autres, tous les autres, ceux qui ne possédaient ni l’envie, ni les moyens d’obtenir le fruit de leurs désirs, étaient nés pour servir. Il n’y avait rien de bien sorcier, rien à comprendre : il fallait l’accepter, un point c’est tout.

Chronique d’un roman policier ancré dans le réel

Au cœur du mouvement des gilets jaunes, des hommes d’affaires sont assassinés chez eux. Par qui ? Pourquoi ? Le 36 est en ébullition…

Une des forces de Jean-Luc Bizien, ce sont ses personnages. Dans tous les romans que j’ai pu lire de l’auteur, ils prennent vie au point de vous accompagner tout au long de l’histoire. Ils lisent par dessus votre épaule, préparent votre café quand vous bouquinez, ils vous accompagnent tout le temps, partout. Ils sont vivants, palpables, inoubliables. Gabriel, Le Guen, Agostini ne font pas exception. D’ailleurs, il m’a été très difficile de les quitter et plus encore de me remettre à lire après avoir terminé ce roman. Alors certes, c’est un roman policier. Certes, c’est un genre que j’affectionne particulièrement et qui fait écho à mon quotidien, mais au-delà de cet attachement, Jean-Luc signe là le meilleur roman policier que j’ai lu en 2020.

La description que fait Jean-Luc Bizien de notre univers policier est juste et parfaite…
Nos dissonances cognitives, cette frontière difficile entre respect de l’ordre, obéissance et… le sentiment d’injustice que l’on ressent parfois en faisant appliquer la loi. Un roman qui aurait pu être écrit par l’un d’entre nous tant les descriptions, l’ambiance, les sentiments sont à l’image de notre vécu.

L’ intrigue, quant à elle, s’insère parfaitement au cœur du mouvement des gilets jaunes. Le pouvoir, l’argent, l’impunité ressentis par certaines classes sociales… Aucune faute de procédure, du rythme, une plume qui embarque, une histoire qui embrase.

Jean-Luc nous parle aussi d’Alzheimer… De cette mémoire qui s’échappe, qui se recroqueville, qui se cache. Celle qui vous fait oublier jusqu’à vos enfants, votre mari. Celle qui fait tant souffrir les proches quand les visages ne sont plus reconnus…

Et puis mourir est un bijou de littérature noire. C’est une intrigue intelligente, des personnages inoubliables, de l’émotion… Un roman policier à découvrir d’urgence.

Et puis mourir, de Jean-Luc Bizien, paru le 30 septembre 2020 chez Fayard.


4 réflexions sur “Et puis mourir, de Jean-Luc Bizien

    1. Pardon pour cette réponse tardive Nath ! S’il est dans ta PAL tu vas pouvoir lever le voile de la curiosité 😉
      J’en profite pour te souhaiter une année 2021 plus douce et clémente que 2020 😘😘

      J’aime

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