
Une maison bourgeoise. Du désordre. Des bouteilles d’alcool. Des verres renversés. Un feu de cheminée. Des flammes qui vacillent à chaque rafale. Des corps qui dansent. Jeunes. Quelque chose flotte dans l’air. Insouciance. L’heure est sacrée. Dans les yeux, dans les mots, demain est loin, on est dans l’instant et tout est parfait.
Chronique d’une plongée dans les dangers de la dépendance.
Connaît-on vraiment la personne avec laquelle on partage son quotidien ?
Quand Lars retrouve Azel à Molenbeek, il n’imagine pas que sa vie va devenir une longue descente en enfer. Seulement la belle et magnétique Azel cache un lourd secret. Pourquoi est-elle en proie à tant de mal-être, de froideur ?
Là-haut les anges, le premier roman de Chris Roy (chronique ici) m’avait plongé dans l’univers des pédophiles, des prédateurs. J’avais été emportée par une plume incisive et bluffante pour un premier roman. Pour le second, Chris Roy a choisi de nous dépeindre un univers assez proche mais sous un prisme différent. C’est via l’addiction aux jeux vidéos, notamment, qu’elle explore la noirceur de l’âme humaine.

Une construction très différente pour ce second roman. Durant toute la première partie les années défilent. Un peu comme si j’avais appuyé sur le bouton avance rapide de ma télécommande …
Puis retour à la normale. Des sauts dans le temps moins nombreux et malgré tout, une envie de tourner les pages avec avidité.
Très honnêtement, j’ai trouvé ce roman-ci un ton en dessous du précédent, mais ce n’est qu’une question de goût. Le style est différent, plus abrupte avec des anacoluthes parfois trop nombreuses. Si c’est un procédé que j’aime beaucoup, j’ai eu parfois du mal à en comprendre l’intérêt.
Les personnages que nous livre que Chris Roy sont écorchés, à vif, ils souffrent et leurs souffrances sont palpables. Un regret toutefois sur les protagonistes policiers pour lesquels j’aurais aimé plus de détails. Il m’a été difficile de comprendre certaines de leurs réactions, certains traits de leurs caractères. Il m’a manqué de leurs histoires.
Enfin, parce que c’est le nerf de la guerre d’un thriller, l’intrigue. Bien qu’une partie des thèmes soient courant dans le genre, j’ai aimé l’angle d’attaque choisi par l’auteur. Chris Roy nous promène entre les pages de son roman, déroulant un fil d’Ariane ténu, et nous livre un final qui réserve quelques surprises.
Après un premier roman très réussi, Chris Roy nous livre un second thriller bien ficelé, qui, s’il souffre de quelques manques, vous fera passer un bon moment de lecture.
Des ailes sous ma peau, de Chris Roy, publié le 26/08/20 en auto-édition.