La disparition d’ Annie Thorne de C.J Tudor

On dit que le temps guérit tout. On se trompe. Le temps se contente d’effacer. Il s’écoule sans fin et sans raison, érode nous souvenirs, taille ces gros blocs de souffrance jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que des fragments, encore douloureux mais assez petits pour qu’on les supporte.

Chronique d’un roman où le rythme monte crescendo

Une nuit, Annie a disparu de son lit. Il y a eu des recherches. Tout le monde imaginait le pire. Finalement, au bout de quarante-huit heures, ma petite sœur est revenue. Mais elle ne pouvait pas – ou ne souhaitait pas – dire ce qui s’était passé. Quelque chose lui est arrivé. Je ne peux pas expliquer quoi. Je sais juste que, quand elle est rentrée à la maison, elle n’était plus la même. Elle n’était plus ma Annie. Je ne voulais pas avouer aux autres et encore moins à moi-même que, parfois, j’avais peur d’elle. Et puis, il y a deux mois, j’ai reçu un e-mail : Je sais ce qui est arrivé à votre sœur. Ça recommence…

Prenez un anti-héros un peu has been mais touchant, une dose de fantastique, une pincée de sarcasmes, une mesure de rythme et vous obtiendrez un roman addictif qui vous fera passer un bon moment.

Les blessures du passé, le prix de la vie, la répétition des cycles de l’ Histoire, les quelques sujets abordés sont assez classiques et ce n’est vraiment pas ce que je retiendrai de ce roman.

Ecrit au présent et à la première personne du singulier, ce que j’affectionne, l’auteur nous entraine dans son univers : angoissant par moment mais loin d’être suffocant. Une immersion dans le fantastique qui se fait en douceur pour les lecteurs qui ne sont pas des amateurs du genre.

Si au début du roman le style est sur le mode « simple mais efficace », il se densifie, s’étoffe au fil des pages et sur la même cadence que l’intrigue qui prend, quant à elle, en épaisseur. Il en va de même pour les personnages. Tout est en évolution dans ce roman et même si certains évènements sont prévisibles, il y a eu quelques surprises et la fin est plutôt soignée.

Etrangement, si l’intrigue n’est pas extraordinaire, j’ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre. Paradoxal dites-vous ? Ce qui rend La disparition d’Annie Thorne addictif, c’est le style de l’auteur. C.J Tudor, par les joutes verbales entre les personnages, l’humour cynique et sarcastique, le rythme, m’a attrapée dans les filets de son imagination.

Un thriller fantastique qui ne sort pas des sentiers rebattus du genre, mais qui bénéficie de la plume percutante de son auteur.

La disparition d’Annie Thorne, édité en format poche en avril 2020.

Roman lu dans le cadre d’une opération du Club Sang Bepolar.


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