
Croyez-moi, mieux vaut ne pas prendre la vie trop au sérieux. Elle est déjà bien assez dure et cruelle sans prendre tout avec gravité. C’est peut-être aussi à cause de cela que l’existence est belle et précieuse. Ce sont tous ces petits moments de bonheur et de joie qui succèdent à ceux de douleur et de chagrin, qui vous font prendre conscience de l’importance de chaque souffle, de la beauté de chaque instant et de la poésie même de l’existence. Écoutez les conseils avisés d’une vieille femme qui est votre amie : souriez à la vie, vous n’en serez que plus sereine face à la mort.
Chronique d’une pépite historique
Un destin !
Celui d’une petite provinciale, fille de cordonnier, qui va croiser celui de la Reine Marie-Antoinette au détour des couloirs sombres et malodorants de la Conciergerie.
Une fille du peuple qui rencontrera et assistera les puissants d’hier et les parvenus d’une France qui se cherche.
Tous, ou presque, mourront. Elle, la survivante, apportera son témoignage bien plus tard. Relation inestimable pour bon nombre d’historiens qui, pourtant, n’ont jamais essayé de connaître Rosalie Lamorlière.
L’Histoire et ses histoires, entre les lignes de Ludovic Miserole, sont dépoussiérées et prennent une tournure passionnante.
Si nous connaissons tous Marie-Antoinette, combien d’entre nous avaient entendu parler de Rosalie Lamorlière avant que Ludovic Miserole ne lui consacre un roman ? Si curieux et historiens se sont penchés sur elle, c’était uniquement dans le but de recueillir son témoignage et pouvoir décrire ainsi les derniers jours de la Reine. Curiosité ou témoignage historique, peu se sont attachés à Rosalie. Qui était-elle ? Comment est-elle arrivée à la Conciergerie ? Qu’est-elle devenue après le 16 octobre 1793 ? C’est ce que nous découvrons en nous plongeant dans ce roman historique.
Comme à mon habitude, je n’évoquerais pas l’histoire du roman, je ne vous dévoilerais rien de la vie de Rosalie, je préfère que vous la découvriez sous la plume de l’auteur. En revanche, sachez que Rosalie a touché mon cœur et mon âme. Cette femme, pleine de sagesse à l’approche de sa mort, se révèle d’une grande humilité. Elle rayonne, émeut, passionne.
Ludovic est un virtuose dans sa manière de nous raconter l’Histoire. La plume est ronde et délicate. Chaque mot est juste, à sa place, indispensable. L’auteur décrit le climat post Révolution, la haine farouche des républicains pour la monarchie, mais aussi, des années plus tard, les rancœurs toujours d’actualité et la difficile période de la Restauration.
La foi tient aussi une place importante dans ce roman, elle est un refuge mais pas uniquement. A l’époque, elle était aussi une porte de sortie…
La lecture de certains passages rappellent aussi combien nos combats sociaux d’aujourd’hui sont proches de ceux de nos aïeux. Si beaucoup de choses ont changé, les privilèges demeurent…
Enfin, l’histoire de Rosalie, c’est aussi l’histoire du pardon. Tout au long des pages, en fil rouge et sous les mots de Ludovic, l’on comprend que seul le pardon peut apporter la paix et le repos de l’âme.
Même si l’Histoire n’est pas votre plus grande passion, succombez à l’histoire de Rosalie… Ce roman se lit et se savoure comme une gourmandise. Malgré les sujets difficiles, c’est un livre lumineux à l’image non seulement de son héroïne mais aussi de son auteur.
Rosalie Lamorlière a été édité une première fois en 2010 puis une seconde en 2018. Vous trouverez les deux versions sur les sites habituels.
Comment résister à une telle chronique ? Merci .
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Justement il ne faut pas résister 😉
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