
Nous utilisons tous des refuges […] Un simple sourire peut en être un. Par exemple, quand une personne vous demande si tout va bien alors que vous traversez une passe difficile, une rupture, une maladie, peu importe… !vous répondez en vous réfugiant derrière un rictus malhabile, un bouclier que vous brandissez afin que votre interlocuteur ne devine pas votre trouble intérieur.
Chronique d’une perfection psychologique !
Installée en Normandie depuis peu, Sandrine est priée d’aller vider la maison de sa grand-mère, une originale qui vivait seule sur une île minuscule, pas très loin de la côte.
Lorsqu’elle débarque sur cette île grise et froide, Sandrine découvre une poignée d’habitants âgés organisés en quasi autarcie. Tous décrivent sa grand-mère comme une personne charmante, loin de l’image que Sandrine en a.
Pourtant, l’atmosphère est étrange ici. En quelques heures, Sandrine se rend compte que les habitants cachent un secret. Quelque chose ou quelqu’un les terrifie. Mais alors pourquoi aucun d’entre eux ne quitte-t-il jamais l’île ?
Qu’est-il arrivé aux enfants du camp de vacances précipitamment fermé en 1949 ?
Qui était vraiment sa grand-mère ?
J’ai découvert Jérôme avec son premier roman, Les chiens de Détroit, et déjà, il nous livrait des personnages inoubliables. Il a réitéré, dans un genre différent, avec Le douzième chapitre. En nous offrant Les refuges, il persiste, signe et nous rend totalement accro à sa plume!
J’ai retrouvé son style enlevé et poétique. De la littérature noire de haut vol qui montre, une fois encore, que les mots beaux ne sont pas exclusifs d’un genre en particulier. Les phrases s’enchaînent avec fluidité, justesse et nous entrainent dans un labyrinthe psychologique dans lequel j’ai bien eu du mal à ne pas lâcher le fil d’Ariane.
Comme son titre l’indique, Jérôme traite ici des « refuges » et nous en livre tous les aspects. Il en brosse finement chacune des définitions et trouve les mots qui sauront faire écho, quel que soit le lecteur. Il nous parle aussi de la peur, sentiment qui peut se révéler irrationnel, incontrôlable, envahissant, paralysant…
La tension narrative est quasi permanente et insufflée non pas par une action constante, mais par une angoisse fine, sournoise, qui s’infiltre pour nous faire tourner avidement les pages de cet excellent roman.
Comme à mon habitude, je ne vous parlerai pas de l’intrigue, vous enlever le plaisir de la découverte serait cruel. Toutefois, il y a un « acteur » que je ne peux m’empêcher de mentionner, Le Roi des Aulnes… Ce personnage du poème de Goethe qui m’a accompagné au lycée, et qui fait naître, chez tous les êtres qui en ont entendu parlé, une angoisse irraisonnée.
Jérôme nous fait passer par un arc-en-ciel d’émotions noires. Point de couleurs mais des déclinaisons infinies de gris. De la peur, de la révolte, de l’angoisse… Mais aussi, distillées savamment, des lueurs d’espoir.
Avec ce troisième roman, Jérôme Loubry s’inscrit sans conteste dans le top des meilleurs auteurs de thriller ! Une intrigue parfaite, une construction intelligente, des personnages avec un supplément d’âme qui les rend palpables, tous les ingrédients sont ici réunis pour vous faire passer un excellent moment de lecture.
Un thriller psychologique parfait que je vous recommande vivement de découvrir et, sans nul doute, ma meilleure lecture de 2019.
Les refuges de Jérôme Loubry, paru le 04 septembre 2019 chez Calmann-Levy Noir.
C’est vrai que ce roman est une réussite, je me suis laissée portée du début à la fin !
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Quel roman fabuleux, moi qui ne suis pas toujours branché thriller psychologique, celui-ci est une vraie réussite.
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Oh oui !
J’aime les romans psychologiques mais il est très difficile d’en avoir un qui se tienne sur la longueur et avec autant de mystère… Je n’ai pas vu arriver la fin, tout se tient, c’est un bijou !
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Voilà c’est tout à fait cela, je n’ai rien à rajouter.
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😊
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