Le portrait du mal de Graham Masterton

Ceux qui vont sous la surface des choses le font à leurs risques et périls.

Chronique d’un roman artistique… et horrifique

Ils étaient prêts aux pires atrocités pour conserver l’éternelle jeunesse que leur conférait le portrait maléfique.
Un portrait de douze personnages au visage en décomposition… La toile est l’oeuvre d’un certain Waldegrave, ami d’Oscar Wilde et passionné d’occultisme, mais elle est sans valeur et plutôt médiocre.
Alors pourquoi la mystérieuse Cordélia Gray veut-elle à tout prix s’en emparer ? Quel est le secret du portrait ? Qui sont ces douze personnages ? …

Avec cet hommage au roman Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, Graham Masterton tape très fort !

Outre ses talents de conteur, que j’ai découvert avec Katie Maguire, je découvre ici l’univers horrifique de Masterton mais… mais pas un déferlement de scènes gores, tel que je l’ai craint, bien qu’il faille avoir le coeur bien accroché parfois.

L’écriture est visuelle, fluide, captivante et oserais-je dire addictive… L’auteur titille nos imaginaires et nous transporte au cœur de son œuvre avec une facilité déconcertante. Certaines scènes sont décrites avec tellement de réalisme, qu’il est préférable d’être à jeun ou d’avoir le cœur bien accroché. Pourtant, aussi sanglants soient-ils, ces passages n’existent pas juste pour le plaisir du sang. Ils ont tous une explication, une raison d’être et apportent de la puissance au récit.

Vous savez à quel point j’aime grandir de mes lectures, et même si ce genre avait pu, par le passé, me laisser sceptique sur ce point, j’ai appris avec Le portrait du Mal. Appris sur les peintres, les différents courants mais aussi sur certains artistes. Masterton décrit certaines toiles avec force de détails, il nous explique les courants et les techniques. Bien que je n’avais jamais été sensible à cet art, j’avoue y avoir pris un plaisir certain.

Enfin, il nous livre une description paroxystique de la peur, mais développe également avec force la notion d’ « emprise ».

Comme à mon habitude, je ne vous livrerai rien de l’histoire, d’autres le font mieux que moi et je préfère vous laisser le plaisir de la découverte. Toutefois, sachez que Le portrait du mal est un roman qui se déguste, qui se savoure, tant pour la plume incroyable de son auteur, que pour le monde dans lequel il vous entraîne. Un roman d’horreur certes, mais bien plus encore… Une réelle réflexion sur notre rapport à notre image, à notre mortalité et à notre ego.

Le portrait du mal, de Graham Masterton, paru le 12 septembre 1999 chez Pocket.


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