
Sarah aurait tant aimé que son mari se réveille et qu’il la surprenne penchée sur lui, pareil à une étoile veillant sur son berger.
Chronique d’un retour, manqué, à la littérature noire
Sarah et Driss forment un couple comblé. Ils vivent une belle vie à Tanger, jusqu’au jour où… L’outrage s’invite dans leur ménage et Driss n’a plus qu’une seule obsession, identifier l’homme qui a détruit son bonheur.
Amoureuse de la plume de Yasmina Khadra, je savais que ce roman me sortirait de mon désert littéraire, pourtant, je suis mitigée sur cette dernière œuvre de l’auteur.
Avec L’outrage fait à Sarah Ikker, Yasmina Khadra revient à la littérature noire qu’il avait abandonné depuis plusieurs années. C’est dans ce genre que je l’avais découvert, avec Le Quatuor Algérien, et si j’avais aimé la plume, les intrigues ne m’avaient pas emballées. Toutefois, sur les conseils avisés de ma tante, j’ai lu Ce que le jour doit à la nuit, et c’est ce roman qui m’a fait tomber amoureuse de la plume sensible et délicate de ce conteur.
Depuis, je ne manque aucune de ses sorties littéraires et je me suis précipitée chez mon libraire pour acquérir son dernier né. Je ne l’ai pas ouvert de suite, préférant me le réserver pour un moment bien particulier, et c’est donc pendant les vacances de Toussaint que j’ai découvert l’histoire de Sarah Ikker…
Comme je vous le disais en préambule, c’est avec un sentiment mitigé que j’ai refermé ce roman. Si l’on retrouve par endroit la poésie de Yasmina Khadra, elle m’a cruellement manquée. Le style est toujours soutenu mais moins recherché. Moins de jolies phrases et de belles images. J’ai même eu des sensations de lourdeur par endroit, ce qui ne m’était jamais arrivé avec lui.
Du côté de l’intrigue, j’ai subi la première moitié du livre. Les éléments se mettent en place trop lentement, et j’ai eu le sentiment que l’auteur avait cherché à combler des manques. Manque de contenu, manque d’idées, je ne saurais vous dire, mais j’ai bien failli abandonner. Pourtant, lasse de refermer livres sur livres depuis des mois, je me suis accrochée et sur la deuxième moitié, je me suis laissée emporter.
Comme à son habitude, l’auteur évoque des thèmes de société mais surtout, ancrés dans les pays où il place ses histoires. Ici, c’est au Maroc qu’il a choisi de nous emmener et il nous parle de corruption, de relations de couple, de la famille et comme dans un grand nombre de ses livres, d’amour.
Si comme moi, vous connaissez l’auteur, peut-être l’avez vous lu et en êtes ressorti avec un autre sentiment, et je serais ravie d’en parler avec vous. Si vous ne le connaissez pas, ce n’est pas le roman que je recommanderais pour découvrir sa plume.
Malgré cet avis plutôt négatif, nul doute que je lirai les prochaine sorties de cet auteur que j’affectionne.
L’outrage fait à Sarah Ikker, paru le 02 mai 2019 aux éditions Julliard.