
Partir d’ici, vite.
Elle sort en courant par l’arrière du restaurant abandonné, le souffle rauque, en trébuchant dans le noir car la plupart des ampoules sont grillées ou cassées. Elle court tel un animal affolé jusqu’à sa voiture, à peine consciente de ce qu’elle vient de faire.
Chronique d’un roman cousu de fil blanc….
Après un prologue qui, pourtant, semblait prometteur, c’est avec beaucoup de difficultés que je suis allée au bout de ma lecture.
Karen et Tom sont mariés depuis deux ans et nagent dans le bonheur. Un soir, en rentrant chez lui, il découvre qu’on son épouse s’est volatilisée. Alors qu’il commence à faire le tour de leurs amis pour la retrouver, un agent de police vient l’informer que Karen a eu un accident de voiture dans un quartier peu fréquentable. Amnésique, elle reprend le cours de sa vie en rentrant chez elle, mais elle n’est pas sereine. Depuis plusieurs semaines, certains objets sont déplacés dans la maison.
Une quatrième de couverture alléchante et un prologue séduisant, voilà ce à quoi se résume ce roman pour moi. Après les 15 premières pages, c’est laborieusement que j’ai poursuivi ma lecture, sans jamais retrouver de rythme ou de dynamisme. Avec une intrigue cousue de fil blanc et un style poussif, Shari Lapena n’a pas su me convaincre. Certes il y a des sujets intéressants: mensonges, manipulation, érotomanie… Mais tout est traité trop en surface pour moi. Les personnages manquent de consistance, de réalisme et n’ont pas déclenché une once d’émotion au cours de ma lecture.
Je suis allée, malgré tout, au bout du livre en espérant un final détonant, un rebondissement, mais non, là encore, pas de surprise…
L’étranger dans la maison trouvera sans doute son public et je ne doute pas que des lecteurs trouveront leur bonheur entre ces pages, mais lui et moi n’étions pas fait l’un pour l’autre.
L’étranger dans la maison de Shari Lapena, paru le 17 janvier 2019 aux éditions Presse de la Cité.